Tornade salée
Hello,
Ce message introduit l'avènement du mois de Juin, soi-disant dernier bastion de l'enseignement secondaire. En toute logique, je devrais passer à l'université l'année suivante. Ça m'a l'air réjouissant, je redoute toujours les notes du baccalauréat cependant. Passons. Ces vacances, j'aurai l'occasion de pratiquer un instrument que je rêve d'obtenir chez moi : la batterie. J'en ai joué, mais pas suffisamment pour que j'ai un niveau convenable ; c'est un objet - luxueux, ça tourne en somme près des six cents euros - qui me fascine. Tout petit, j'aimais tapoter sur la table en essayant de trouver un rythme. C'est souvent ce que je retiens dans la musique, un rythme mémorable, facile d'accès ou pas. J'espère trouver des fonds durant ma faculté pour me procurer une batterie. Ce serait un énorme plaisir que d'en jouer (attention, les bouchons sont recommandés si on ne veut pas finir sourd).
Cet après-midi, j'ai rejoint mon groupe. Sans avoir eu à présenter mon jeu, ils m'ont accepté. Je m'estime chanceux, mais d'un autre côté j'ai cette crainte de rater. Je dois être en forme cette semaine, date à laquelle je risque de jouer avec eux. Car le problème de la batterie, c'est sa taille. Impossible de la transporter aussi facilement qu'un ordinateur portable ou une guitare. Il faut tout démonter, plier, ranger dans une voiture (ou mieux, une camionette), aller au lieu de répétition, déballer, placer et assembler les différentes parties (avec le temps, la batterie a tendance à gagner du volume, tant on peut trouver des sons différents avec les cymbales et les tomes). Je n'ai pas joué de batterie là-bas. Je me suis contenté d'assister dans un coin leur répétition, me languissant de les accompagner. Dire que ça n'a pas fini comme je le pensais, c'est-à-dire avoir rejoué tous les morceaux, amélioré la synchronisation, trouvé de nouvelles parties... Non, certains sont partis plus tôt que prévu, d'autres se sont calfeutrés près de l'ordinateur ou sur le canapé. J'ai été impuissant.
Et voilà que de vieux démons refont surface. Ceux avec qui j'avais conclu un pacte, mais qui se sont mis à rouvrir la plaie à peine cicatrisée. Je ressens cette pointe au coeur, cette même sensation... je me sens parfaitement inutile. Incapable de faire quelque chose, obligé de regarder ce que les choses deviennent autour de moi. Je n'ai aucune influence. Comme avant. Je suis un fantôme. Ma douleur a ressurgi et a frappé en plein cœur mon esprit, en faisant réapparaître des souvenirs auxquels je ne voulais plus. Aujourd'hui, j'ai eu à nouveau cette impression d'être dans le cadre du tableau, seulement en encre de citron. Il faut me brûler pour que j'apparaisse, et pour cela, de la persévérance est requise. La remise en cause de ma personne n'a jamais disparu de mon entité, mais j'ai appris à m'y faire. J'ai envie de vivre, de ressentir, excepté ceci. Mon mécanisme n'a pas réussi à transfigurer ce sentiment. Je ne suis pas certain d'y arriver. Je peux simuler, mais on finira par me démasquer, si ce n'est déjà fait. Oh oui, je sais que je suis inutile, mais là je ne peux pas le supporter. J'ai besoin de recul, merci Dimanche d'approcher très vite, je crois que cela m'apaisera, un peu au moins.
Pourrais-je un jour prendre le dessus ?
Ce message introduit l'avènement du mois de Juin, soi-disant dernier bastion de l'enseignement secondaire. En toute logique, je devrais passer à l'université l'année suivante. Ça m'a l'air réjouissant, je redoute toujours les notes du baccalauréat cependant. Passons. Ces vacances, j'aurai l'occasion de pratiquer un instrument que je rêve d'obtenir chez moi : la batterie. J'en ai joué, mais pas suffisamment pour que j'ai un niveau convenable ; c'est un objet - luxueux, ça tourne en somme près des six cents euros - qui me fascine. Tout petit, j'aimais tapoter sur la table en essayant de trouver un rythme. C'est souvent ce que je retiens dans la musique, un rythme mémorable, facile d'accès ou pas. J'espère trouver des fonds durant ma faculté pour me procurer une batterie. Ce serait un énorme plaisir que d'en jouer (attention, les bouchons sont recommandés si on ne veut pas finir sourd).
Cet après-midi, j'ai rejoint mon groupe. Sans avoir eu à présenter mon jeu, ils m'ont accepté. Je m'estime chanceux, mais d'un autre côté j'ai cette crainte de rater. Je dois être en forme cette semaine, date à laquelle je risque de jouer avec eux. Car le problème de la batterie, c'est sa taille. Impossible de la transporter aussi facilement qu'un ordinateur portable ou une guitare. Il faut tout démonter, plier, ranger dans une voiture (ou mieux, une camionette), aller au lieu de répétition, déballer, placer et assembler les différentes parties (avec le temps, la batterie a tendance à gagner du volume, tant on peut trouver des sons différents avec les cymbales et les tomes). Je n'ai pas joué de batterie là-bas. Je me suis contenté d'assister dans un coin leur répétition, me languissant de les accompagner. Dire que ça n'a pas fini comme je le pensais, c'est-à-dire avoir rejoué tous les morceaux, amélioré la synchronisation, trouvé de nouvelles parties... Non, certains sont partis plus tôt que prévu, d'autres se sont calfeutrés près de l'ordinateur ou sur le canapé. J'ai été impuissant.
Et voilà que de vieux démons refont surface. Ceux avec qui j'avais conclu un pacte, mais qui se sont mis à rouvrir la plaie à peine cicatrisée. Je ressens cette pointe au coeur, cette même sensation... je me sens parfaitement inutile. Incapable de faire quelque chose, obligé de regarder ce que les choses deviennent autour de moi. Je n'ai aucune influence. Comme avant. Je suis un fantôme. Ma douleur a ressurgi et a frappé en plein cœur mon esprit, en faisant réapparaître des souvenirs auxquels je ne voulais plus. Aujourd'hui, j'ai eu à nouveau cette impression d'être dans le cadre du tableau, seulement en encre de citron. Il faut me brûler pour que j'apparaisse, et pour cela, de la persévérance est requise. La remise en cause de ma personne n'a jamais disparu de mon entité, mais j'ai appris à m'y faire. J'ai envie de vivre, de ressentir, excepté ceci. Mon mécanisme n'a pas réussi à transfigurer ce sentiment. Je ne suis pas certain d'y arriver. Je peux simuler, mais on finira par me démasquer, si ce n'est déjà fait. Oh oui, je sais que je suis inutile, mais là je ne peux pas le supporter. J'ai besoin de recul, merci Dimanche d'approcher très vite, je crois que cela m'apaisera, un peu au moins.
Pourrais-je un jour prendre le dessus ?