vendredi, mai 25, 2007

Peaches, leeches...

Hello,

L'avènement de l'enseignement secondaire approche fâcheusement vite. Pour accélérer la chose, certaines matières ne sont plus indispensables à assister, leur programme terminé. Seuls la philosophie et l'histoire-géographie restent nécessaires. Par conséquent, je ne suis pas allé en cours aujourd'hui : anglais et littérature, fini. Le nectar estival arrive dans très peu de temps, emportant avec lui un bon délai de vacances. Les journées s'engouffrent toutes dans l'oubli, il ne reste que quelques moments de l'année, que ce soit de la joie ou de la peine, à conserver. Je n'espère pas redoubler non plus. Recommencer toute une année à zéro serait des plus démoralisants (même cours, même programme, ou presque), alors je dois être prêt pour la période du baccalauréat. Ayant calculé avec des camarades la moyenne requise pour le diplôme, je pense que c'est abordable. J'ai été plutôt régulier aux cours (sauf maladie), j'ai compris bon nombre de leçons et assimilé du vocabulaire en anglais.
Il n'empêche que je ne cesse de mettre en valeur ce temps perdu. J'ai cette impression de n'avoir rien fabriqué pendant une année, que je rentre des vacances passées... Qu'il est difficile de retenir tout ça !
Cet après-midi, je n'ai pas réellement pris ma route habituelle, c'est-à-dire le long du cimetière, mais dans le cimetière. Profitant du temps nuageux, j'ai longé toutes ces pierres tombales, couvertes de fleurs pour certains, dévastées par la terre pour d'autres. Les noms gravés ne m'importent pas, je ne sais et saurai jamais qui se décompose en dessous. J'ai plutôt lu ce qui décorait les pierres tombales. Nous ne t'oublirons jamais. Comment pouvoir inscrire une telle phrase alors que certaines tombes sont laissées à l'abandon ? A l'apparence, c'est très déstabilisant. Pourtant, j'en ai vu qui dépoussiéraient le marbre. Si je me mets à leur place, je compatis évidemment. De mon point de vue, en tant que vivant, je ne suis jamais allé de mon gré visiter les stèles familiales. Ce n'est pas pour la raison que j'ai une dent contre eux, ni de l'indifférence, mais je trouve que se tenir devant un bloc de pierre est inutile. J'ajoute qu'il y a une sorte de retenue par le passé, comme si le défunt devait encore être présent - réellement. Il est mort. Si nous ouvrions les cercueils, ce ne serait que de la poussière d'os. De la poussière, il y en a partout, nul besoin de s'en lamenter. Je ne comprendrai jamais exactement ce qui fascine à s'immobiliser devant une stèle, c'est si ennuyeux. Ceux qui "profanent" des tombes doivent en avoir assez de leur poisson rouge. De même, qu'en diraient les morts ? Ils se taisent bien sûr. La poussière n'a jamais juré au nom de la loi. A ma mort, je ne voudrai pas de tombe. Si j'ai un reste organique, je veux bien être enterré, car l'odeur sera néfaste pour les voisins.

Cela ne me fait pas peur d'être oublié.

lundi, mai 21, 2007

La dialectique du sourd et de la soupe à la limace

Hello,

Ça y est. Demain amorce la période tant attendue (ou redoutée) des examens de Terminale. En tant qu'être humain - logiquement - correctement constitué, je suis soumis à la pression. Stress, stress, stress, toujours du stress. La seule fois où j'ai un peu paniqué, c'était l'oral blanc de français, l'année dernière, au même moment je crois. J'en étais sorti glorieux, délesté de tout souci, apte à courir sans aucune raison, sans m'arrêter, sans aucune pensée. Un hamster consciencieux finalement sorti de sa cage. Mon oral blanc de latin n'a pas été trop mauvais, sachant que le correcteur prend note que c'est une langue morte (par conséquent, saluons le courage de ces quelques élèves perdus au milieu d'une masse gluante de vide), l'enthousiasme de l'interrogé ainsi que ses qualités oratoires.
Pour la première raison, rien à contredire, je crois qu'il faut motiver les personnes qui ont gardé une langue ancienne depuis le collège, de sorte à finir sur une bonne idée. Convaincre l'examinateur que ce qu'on a étudié à l'année est intéressant doit l'amener à écouter davantage, certain que l'élève réserve assez d'éléments captivants pour étoffer son commentaire (références à d'autres auteurs, en parallèle ou en opposition). Pour briller à l'oral, nul doute qu'il faut être un excellent bavard : de la fluidité, des changements de ton, de l'auto-conviction, de la bière...
Si seulement je pouvais ! Bien que j'ai obtenu des résultats corrects aux oraux blancs, je n'ai jamais été réellement efficace devant des inconnus. Je suis toujours à moitié pétrifié en imaginant que l'examinateur s'ennuie ferme et à moitié impatient de rentrer chez moi. Au final, je me perds dans mes idées, tout se renverse, s'agite, se disperse, revient, part... Misère ! Il n'y a rien de pire que de défier le regard vide d'une personne lorsque vous vous présentez avec, à l'appui, un cours solide et bien retenu. La mémoire flanche. J'aimerais m'exprimer en face d'une connaissance, de sorte à ne pas m'humilier. Or, je vais dans un lycée différent, avec des professeurs de lycées différents, dans une salle différente, une atmosphère différente. Mon comportement sera donc opprimé par le stress, rare chez moi.
Moi aussi je me vois quitter ces lieux, claquer la porte, laisser ce tourbillon en activité déchirer d'autres esprits aussi torturés, recommencer à zéro... Tu parles, je n'en ai pas le courage, ni les moyens. Par lâcheté, je dois faire face. Demain, métro, oraux, philo'.

Et si je claquais la porte ?

jeudi, mai 10, 2007

Enfile un short

Je n'ai pas lésé sur le dos
La patrie n'importait pas de joug
Rouge. La difficulté de ces plantes était leur salive
Suave, mais ferme, dégoûtante, mais perspicace.
Un délicieux pétrole ciselé par mes tensions aléatoires
Oh ! Délicatesse magie, javel pure synchronisation !
Preux livre, détestable caviar !
Que des soupçons, au milieu des houpettes peroxydées
Des raviolis penchés devant un mur sombre et bancal
Poutrelle malsaine, guidant mes pas sur un ton péremptoire.

Là, je rencontrai une chaise éreintée :
"Ma bicyclette enfermée déteint sur l'alcool !"
Pourtant, je ne savais qu'en faire
D'elle. Il y avait des solutions anachroniques, prosaïques
Mais subtilement jouxtées, spartiates.
Dure pente, ma tasse de béton est plate
Rotules du boudoir, épines mythomanes !
Détruisez-les ! Monstrueux calembours parrainnés
Qu'un appétit dédicacé vous abonde de mièvreries.
Elles pullulent, ces zygomatiques transfigurées, pourtant peintes
Je n'aurai que faire des cartouches à miser sur mon jaune calendrier
Comparé à ce barbecue si pochade, si trivial.

Quittez ! Pauvres flingues empâtés
Moulins rétrogradés
Guitares policées
Mâchoires destructurées !

Ce n'est qu'un somptueux liquide verdâtre
Qui détruit mon éthanol.

Boris Maschowiecki, La Lanterne dithyrambique, III.