Peaches, leeches...
Hello,
L'avènement de l'enseignement secondaire approche fâcheusement vite. Pour accélérer la chose, certaines matières ne sont plus indispensables à assister, leur programme terminé. Seuls la philosophie et l'histoire-géographie restent nécessaires. Par conséquent, je ne suis pas allé en cours aujourd'hui : anglais et littérature, fini. Le nectar estival arrive dans très peu de temps, emportant avec lui un bon délai de vacances. Les journées s'engouffrent toutes dans l'oubli, il ne reste que quelques moments de l'année, que ce soit de la joie ou de la peine, à conserver. Je n'espère pas redoubler non plus. Recommencer toute une année à zéro serait des plus démoralisants (même cours, même programme, ou presque), alors je dois être prêt pour la période du baccalauréat. Ayant calculé avec des camarades la moyenne requise pour le diplôme, je pense que c'est abordable. J'ai été plutôt régulier aux cours (sauf maladie), j'ai compris bon nombre de leçons et assimilé du vocabulaire en anglais.
Il n'empêche que je ne cesse de mettre en valeur ce temps perdu. J'ai cette impression de n'avoir rien fabriqué pendant une année, que je rentre des vacances passées... Qu'il est difficile de retenir tout ça !
Cet après-midi, je n'ai pas réellement pris ma route habituelle, c'est-à-dire le long du cimetière, mais dans le cimetière. Profitant du temps nuageux, j'ai longé toutes ces pierres tombales, couvertes de fleurs pour certains, dévastées par la terre pour d'autres. Les noms gravés ne m'importent pas, je ne sais et saurai jamais qui se décompose en dessous. J'ai plutôt lu ce qui décorait les pierres tombales. Nous ne t'oublirons jamais. Comment pouvoir inscrire une telle phrase alors que certaines tombes sont laissées à l'abandon ? A l'apparence, c'est très déstabilisant. Pourtant, j'en ai vu qui dépoussiéraient le marbre. Si je me mets à leur place, je compatis évidemment. De mon point de vue, en tant que vivant, je ne suis jamais allé de mon gré visiter les stèles familiales. Ce n'est pas pour la raison que j'ai une dent contre eux, ni de l'indifférence, mais je trouve que se tenir devant un bloc de pierre est inutile. J'ajoute qu'il y a une sorte de retenue par le passé, comme si le défunt devait encore être présent - réellement. Il est mort. Si nous ouvrions les cercueils, ce ne serait que de la poussière d'os. De la poussière, il y en a partout, nul besoin de s'en lamenter. Je ne comprendrai jamais exactement ce qui fascine à s'immobiliser devant une stèle, c'est si ennuyeux. Ceux qui "profanent" des tombes doivent en avoir assez de leur poisson rouge. De même, qu'en diraient les morts ? Ils se taisent bien sûr. La poussière n'a jamais juré au nom de la loi. A ma mort, je ne voudrai pas de tombe. Si j'ai un reste organique, je veux bien être enterré, car l'odeur sera néfaste pour les voisins.
Cela ne me fait pas peur d'être oublié.
L'avènement de l'enseignement secondaire approche fâcheusement vite. Pour accélérer la chose, certaines matières ne sont plus indispensables à assister, leur programme terminé. Seuls la philosophie et l'histoire-géographie restent nécessaires. Par conséquent, je ne suis pas allé en cours aujourd'hui : anglais et littérature, fini. Le nectar estival arrive dans très peu de temps, emportant avec lui un bon délai de vacances. Les journées s'engouffrent toutes dans l'oubli, il ne reste que quelques moments de l'année, que ce soit de la joie ou de la peine, à conserver. Je n'espère pas redoubler non plus. Recommencer toute une année à zéro serait des plus démoralisants (même cours, même programme, ou presque), alors je dois être prêt pour la période du baccalauréat. Ayant calculé avec des camarades la moyenne requise pour le diplôme, je pense que c'est abordable. J'ai été plutôt régulier aux cours (sauf maladie), j'ai compris bon nombre de leçons et assimilé du vocabulaire en anglais.
Il n'empêche que je ne cesse de mettre en valeur ce temps perdu. J'ai cette impression de n'avoir rien fabriqué pendant une année, que je rentre des vacances passées... Qu'il est difficile de retenir tout ça !
Cet après-midi, je n'ai pas réellement pris ma route habituelle, c'est-à-dire le long du cimetière, mais dans le cimetière. Profitant du temps nuageux, j'ai longé toutes ces pierres tombales, couvertes de fleurs pour certains, dévastées par la terre pour d'autres. Les noms gravés ne m'importent pas, je ne sais et saurai jamais qui se décompose en dessous. J'ai plutôt lu ce qui décorait les pierres tombales. Nous ne t'oublirons jamais. Comment pouvoir inscrire une telle phrase alors que certaines tombes sont laissées à l'abandon ? A l'apparence, c'est très déstabilisant. Pourtant, j'en ai vu qui dépoussiéraient le marbre. Si je me mets à leur place, je compatis évidemment. De mon point de vue, en tant que vivant, je ne suis jamais allé de mon gré visiter les stèles familiales. Ce n'est pas pour la raison que j'ai une dent contre eux, ni de l'indifférence, mais je trouve que se tenir devant un bloc de pierre est inutile. J'ajoute qu'il y a une sorte de retenue par le passé, comme si le défunt devait encore être présent - réellement. Il est mort. Si nous ouvrions les cercueils, ce ne serait que de la poussière d'os. De la poussière, il y en a partout, nul besoin de s'en lamenter. Je ne comprendrai jamais exactement ce qui fascine à s'immobiliser devant une stèle, c'est si ennuyeux. Ceux qui "profanent" des tombes doivent en avoir assez de leur poisson rouge. De même, qu'en diraient les morts ? Ils se taisent bien sûr. La poussière n'a jamais juré au nom de la loi. A ma mort, je ne voudrai pas de tombe. Si j'ai un reste organique, je veux bien être enterré, car l'odeur sera néfaste pour les voisins.
Cela ne me fait pas peur d'être oublié.