lundi, mai 21, 2007

La dialectique du sourd et de la soupe à la limace

Hello,

Ça y est. Demain amorce la période tant attendue (ou redoutée) des examens de Terminale. En tant qu'être humain - logiquement - correctement constitué, je suis soumis à la pression. Stress, stress, stress, toujours du stress. La seule fois où j'ai un peu paniqué, c'était l'oral blanc de français, l'année dernière, au même moment je crois. J'en étais sorti glorieux, délesté de tout souci, apte à courir sans aucune raison, sans m'arrêter, sans aucune pensée. Un hamster consciencieux finalement sorti de sa cage. Mon oral blanc de latin n'a pas été trop mauvais, sachant que le correcteur prend note que c'est une langue morte (par conséquent, saluons le courage de ces quelques élèves perdus au milieu d'une masse gluante de vide), l'enthousiasme de l'interrogé ainsi que ses qualités oratoires.
Pour la première raison, rien à contredire, je crois qu'il faut motiver les personnes qui ont gardé une langue ancienne depuis le collège, de sorte à finir sur une bonne idée. Convaincre l'examinateur que ce qu'on a étudié à l'année est intéressant doit l'amener à écouter davantage, certain que l'élève réserve assez d'éléments captivants pour étoffer son commentaire (références à d'autres auteurs, en parallèle ou en opposition). Pour briller à l'oral, nul doute qu'il faut être un excellent bavard : de la fluidité, des changements de ton, de l'auto-conviction, de la bière...
Si seulement je pouvais ! Bien que j'ai obtenu des résultats corrects aux oraux blancs, je n'ai jamais été réellement efficace devant des inconnus. Je suis toujours à moitié pétrifié en imaginant que l'examinateur s'ennuie ferme et à moitié impatient de rentrer chez moi. Au final, je me perds dans mes idées, tout se renverse, s'agite, se disperse, revient, part... Misère ! Il n'y a rien de pire que de défier le regard vide d'une personne lorsque vous vous présentez avec, à l'appui, un cours solide et bien retenu. La mémoire flanche. J'aimerais m'exprimer en face d'une connaissance, de sorte à ne pas m'humilier. Or, je vais dans un lycée différent, avec des professeurs de lycées différents, dans une salle différente, une atmosphère différente. Mon comportement sera donc opprimé par le stress, rare chez moi.
Moi aussi je me vois quitter ces lieux, claquer la porte, laisser ce tourbillon en activité déchirer d'autres esprits aussi torturés, recommencer à zéro... Tu parles, je n'en ai pas le courage, ni les moyens. Par lâcheté, je dois faire face. Demain, métro, oraux, philo'.

Et si je claquais la porte ?